Le bal des bœufs tirants

Chaque année peu avant la fin de la saison cannière (juin-juillet), commencent, pour une période de 6 mois, les compétitions de bœufs tirants.

Ces concours, spécifiques à la Guadeloupe et en particulier à l’île de Marie-Galante, donnent lieu à de véritables rendez-vous populaires, soigneusement organisés par les différents clubs et comités d’agriculteurs dans l’île et sur le « continent » regroupés en fédération. A cette période il est fréquent de croiser ces puissants animaux docilement juchés dans des pick-ups.

Et pour cause, les compétitions de bœufs tirants font l’objet d’une minutieuse organisation qui s’apparente à un rituel de la société agricole. Des parcours sont délimités à flanc de morne.   Les bœufs, attelés par paire par des jougs de cornes, doivent tracter une charrette chargée d’un poids spécifique suivant leur catégorie. Les animaux sont classés suivant leur poids et leur âge et tire une charge qui va de 1,5 à 2 t. Le conducteur ne peut faire usage du fouet qu’à douze reprises. Des arbitres contrôlent le respect des règles de la compétition.

Les éleveurs viennent démontrer la qualité et la puissance de leurs bovins. La participation à ces concours demande, aux éleveurs, une longue préparation faisant appel à la coopération de la famille et des amis pour les soins aux animaux. Des mécènes soutiennent les organisateurs en offrant des lots aux vainqueurs. Ces manifestations très suivies réunissent toutes les générations. Groupes musicaux, restaurateurs, et animateurs divers renforcent l’ambiance festive de ces rencontres qui se terminent souvent tard dans la nuit.

Alors que l’attelage de bœufs a définitivement périclité en France et en Europe, il y a déjà plus de 50 ans, l’usage des bœufs attelés se perpétue en Guadeloupe et en particulier à Marie-Galante pour le transport de la canne à sucre, des champs aux distilleries ou sucreries. Les bœufs sont aussi toujours sollicités pour les labours des petites parcelles.

Ce rituel ou pratique agricole fait preuve d’une grande vitalité en Guadeloupe. En marge des compétitions, les plus jeunes s’exercent même à des compétitions de cabris tirants avant de pouvoir prendre la relève de leurs ainés…

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