C’est un domaine consacré depuis son origine en 1660 à la production de sucre. Il passe dans les mains de plusieurs propriétaires avant d’être acquis par Dominique Murat et son fils en 1807. Ils le renomment « Bellevue » pour le magnifique panorama qu’il offre sur le lagon des Basses et sur la Dominique. Il compte alors 114 esclaves. Agrandi par l’acquisition en 1826 des 37 hectares de l’habitation la Plaine, Bellevue (appelée par la suite Murat) totalise vers 1839 environ 180 ha et 299 esclaves. Murat détient la main d’œuvre esclave la plus nombreuse mais ce n’est pas l’habitation la plus importante de l’île. Sa production au milieu du XIXe siècle, situe au mieux le domaine en 5^e position des habitations de Marie-Galante par ordre d’importance. La maison de maitre édifiée vers 1815 est l’œuvre du fils et de son épouse qui s’inspirent du château de Houëlbourg, grande habitation située à Jarry (Baie-Mahault) dont il ne subsiste rien. Complètement ruinée au milieu du XXe siècle, l’habitation est restaurée par la Société d’Equipement de la Guadeloupe entre 1966 et 1970 dans le but d’y implanter un hôtel de prestige. Mais en 1979, l’habitation Murat devient le siège de l’écomusée de Marie-Galante créé par le Conseil général de la Guadeloupe (actuel Conseil départemental). Plusieurs édifices témoignent des activités passées, une sucrerie, deux moulins, des cuisines, un enclos à bestiaux. La reconstruction de la sucrerie est restée inachevée. Elle jouxte les deux moulins de l’habitation dont il subsiste l’élégante tour du moulin à vent et les murs de soutènement du moulin à bêtes. L’hôpital des esclaves également restauré héberge le centre de documentation de l’établissement patrimonial. L’ancien enclos à animaux entouré d’un mur de pierres est devenu dès 1978, un jardin de plantes médicinales créé à partir d’une enquête ethnobotanique de la pharmacopée traditionnelle des soigneuses de Marie-Galante.

Ce site patrimonial exceptionnel accueille un nombre toujours croissant de visiteurs. Il propose tout au long de l’année de nombreuses animations, expositions permanentes et temporaires s’adressant à tous les publics et toutes les générations. L’habitation et son parc offrent un écrin à des ateliers, des conférences mais aussi à des rencontres sportives ou festives. A la Pentecôte, Murat dédie son amphithéâtre naturel à l’incontournable festival Terre de blues. Labellisé Musée de France, consacré à la conservation scientifique du patrimoine ethnographique et populaire de la Guadeloupe, l’écomusée est avant tout un lieu vivant et dynamique dévolu à la découverte de la culture créole et au partage de son riche héritage.

Lieu-dit Roussel-Trianon – 97122 Grand-Bourg