Pour célébrer ses 150 ans, Gardel a fait appel aux talents de Jimmy Sheik pour la réalisation sur un des bâtiments du site sucrier. Rencontre avec un street artist voyageur. – Texte Daniel Rollé, Photo Lou Denim
Sa maîtrise des grands espaces graphiques où il excelle, Jimmy “Sheik” l’a peaufinée entre bombes de street artist et pinceaux de peintre-décorateur, au fil d’une inspiration foisonnante puisée à la source d’une vie spirituelle intense mais résolument discrète.
En témoigne, en filigrane, cette autre maîtrise, celle du yoga, peaufinée en Inde, son autre patrie de cœur, berceau de ses ancêtres où il se rend régulièrement depuis une bonne quinzaine d’années.

Le “ WE LOVE “ concept fait le tour du monde
Dans la Caraïbe comme à Bali, en Thaïlande comme au Maroc, en Suisse comme à Paris récemment – à Montparnasse, rue de la Gaîté – à Saint-Martin comme à Saint-Barthélemy…
Jimmy Sheik n’a eu de cesse d’essaimer sa singulière signature de fresquiste au long cours, ornée d’un emblématique “monarque” : le papillon insulaire aux couleurs chatoyantes, symbole géo-graphique célébrant silencieusement de par le monde, son archipel natal, la Guadeloupe aux ailes déployées.
Un artiste grand format
Il fallait bien un artiste grand format pour une institution comme Gardel. C’est sur un mur de 200m2 au sein même de l’usine sucrière emblématique qui parle au cœur et à la mémoire de nombreuses familles guadeloupéennes, que Jimmy Sheik va laisser sa déployer sa créativité.
« Dans ma fresque, je vais dire l’histoire du sucre, je vais dire la canne, les charrettes…, il y aura aussi des papillons qui volent, tout ce que j’ai l’habitude de faire. »

Célébrer les 150 ans d’existence de Gardel par l’accueil intra-muros d’un fresquiste hors frontières renommé, voilà qui connote avec art le sens donné par ses hôtes à l’attractivité d’un lieu qui se sait “de mémoire”.
« L’art ne nous assigne pas à résidence ! Je ne le conçois que dans sa dimension universelle. »
Jimmy Sheik, Street Artist mondialis