Sous ses doigts, les aiguilles valsent et le fil suit. Patrick Cassin, styliste, conçoit des costumes de lumière pour le groupe Vidim. – Texte Alice Colmerauer

Le destin de Patrick semble être tracé depuis sa plus tendre enfance.
« Ma mère confectionnait des vêtements pour habiller ses onze garnements. Petit, j’aimais la regarder coudre des heures durant. »
« En grandissant, j’ai appris ce travail et j’ai réalisé mes premiers costumes dès mon adolescence. »
« Avec ma sœur Marie nous étions les deux derniers de la fratrie à partager cette même passion. Une fois adulte, nous en avons fait notre métier et avons ouvert ensemble un atelier de couture en 1980. »
Quelques années plus tard, Patrick se rend à Paris.
Après des études à l’École de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne et à l’Académie Internationale de Coupe il travaille durant cinq ans dans le quartier du Sentier et pour de grandes maisons comme Mugler.
À son retour en Guadeloupe en 1995, il reprend son atelier d’art et de création Cassking CKG, rue Schoelcher à Basse-Terre, où il conçoit des robes princesses, des robes créoles, des costumes d’hommes et autres pièces sur-mesure.
Il dessine aussi des vêtements « sexy » où, par le biais de transparences, il « suggère mais ne montre pas » comme il aime à dire.

Costume et carnaval avec Vidim
L’homme est carnavalier depuis toujours. À la fois créateur de costumes et joueur de timbale, c’est corps et âme qu’il s’engage dans les défilés.
Lorsque Alex Boyau, son ami d’enfance, créé le groupe Vidim en 2008 et lui propose d’en devenir le styliste officiel c’est tout naturellement qu’il accepte.
« En tant que designer de costumes, j’ai mes particularités, souligne-t-il. Ma griffe c’est le costume «décor ». »

« Mes critères sont le volume, le mouvement et la couleur. Ma pièce fétiche c’est la combinaison. Je l’aime près du corps, avec des parties évasées au niveau des bras et des pieds pour donner de l’ampleur. Enfin je suis un adepte du lycra. Lamé, pailleté, irisé…, je l’utilise sous toutes ses formes ! »
En 2012, Patrick se rend à Trinidad pour y suivre la confection des costumes de carnaval.
« Je n’ai retenu ni les couronnes de plumes, ni les deux pièces. Les plumes, je trouve cela fatiguant. Je préfère les travailler autrement, je les utilise en bordure ou en frange. Quant aux deux pièces, c’est devenu la mode aujourd’hui mais pour moi le vrai costume reste le une pièce. »

Depuis maintenant une décennie le talent de Patrick associé aux mains expertes de Marie soutient le groupe Vidim. Le duo est garant de cet héritage carnavalesque.
« Nous réalisons de véritables créations vestimentaires et ainsi nous perpétuons nos traditions. »
Les époques filent mais les valeurs demeurent.