Naomie, artiste guyanaise

Naomie, un tableau ambulant avec plusieurs facettes

Elle chante, elle peint, elle danse et quelquefois elle fait de la  photographie aussi. Sa première chanson Delilah illustre une artiste polyvalente avec plusieurs facettes… – Texte  Karollyne Hubert, Photo Mathieu Delmer

Mais qui est Naomie finalement ?  C’est l’artiste, entrepreneuse guyanaise de 27 ans,  expatriée à Los Angeles depuis sept ans, qui nous raconte comment utiliser l’art pour exprimer ses émotions, pour travailler et peut être, pour se retrouver. En touchant plusieurs formes d’art, n’en est-elle pas devenue une aussi ? 

Vous êtes une artiste polyvalente, vous parlez plusieurs langues et connaissez de nombreuses cultures. Comment ces expériences ont pu vous aider à vous lancer dans le domaine artistique ?  

Naomie : Pour ma part, j’ai commencé par curiosité.

« J’avais ce besoin d’extérioriser quelque chose en moi, comme une sorte de thérapie. »

Mon parcours artistique a démarré à Los Angeles, où j’ai étudié l’art dramatique et le théâtre. Ensuite, je me suis diversifiée dans la peinture et la musique.

L’art provient d’une passion selon moi, qui peut facilement conduire à prendre des initiatives. Dès lors qu’on aime ce que l’on fait, c’est toujours un investissement gagnant.

Le public doit-il faire une distinction entre, Naomie, Naorella et Omie ? Comment se caractérisent-elles ?

(Rires) Dans la vie de tous les jours, c’est Naomie ! Peut-être que j’ai un alter ego qui se caractérise par le personnage de Naorella.

Cette facette représente la personnalité qui me met face à la réalité et qui m’autorise à être vulnérable sans jugement et dont j’en ai la liberté de m’exprimer sous toutes formes d’art.

Omie, c’est un surnom de mes proches que j’utilise également pour signer mes œuvres.

En étant une artiste polyvalente, vous n’avez pas peur de vous disperser dans vos projets ?

Pour moi, It’s a gift and a curse « une bénédiction et une malédiction ». C’est vrai qu’il y a des avantages et des inconvénients, car la difficulté d’être polyvalent c’est d’aller au bout des choses. 

J’aime ce que je fais et mon but c’est de pouvoir m’exprimer et aussi de passer des messages par le biais de différentes formes d’art.

« L’important c’est de savoir prioriser un projet. Au final, ça devient même un atout de pouvoir porter plusieurs casquettes lors de l’élaboration de ce dernier. »

Comment faire de ses passions un métier ?

C’est assez récemment que j’ai commencé à monétiser mes créations.  C’est grâce à mes proches, car je n’avais jamais envisagé de faire de l’art mon gagne-pain.

L’une des raisons, c’est que j’exprime mes sentiments et cela veut dire que mes créations ne représentent pas toujours un état d’esprit sain.

« En arrivant à Los Angeles,  j’ai été aussi imprégnée par une autre réalité : ici, tout se paye, donc tout se vend. En bref,  je pense qu’avec de la volonté et du travail régulier, tout est possible. »

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes Guyanais qui veulent  se lancer dans une carrière artistique et internationale ?

Tchimbe raid, pamoli ! (Rires) Je pense que le plus important c’est de se suivre soi-même et d’écouter sa petite voix intérieure. C’est vrai que ce n’est pas évident. Il faut avoir un mental suffisamment solide pour jongler entre la peur du ridicule et le jugement des proches.

S’il est vrai qu’il ne faut pas oublier des difficultés qu’on retrouve lorsqu’on prend des initiatives, il faut tout de même garder à l’esprit que nous avons tout à gagner, peu importe le résultat qui en découle.

« L’expérience, c’est ça la vraie réussite. »

Une exposition en Guyane prochainement ? 

Vu les circonstances actuelles, il est difficile de se projeter niveau timing. Néanmoins, cela serait un plaisir d’exposer mes œuvres dans ma terre natale. De plus, j’aimerais m’inspirer du paysage local pour créer une collection propre à la Guyane. 

Pensez-vous revenir un jour définitivement ? 

Peut-être un jour, mais cela ne fait pas partie de mes plans à court terme. J’ai encore beaucoup à apprendre ici. Je reste cependant ouverte à toutes propositions de projets qui correspondent à mes prérogatives. 

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