Cédrick Isham-Calvados

MOUN AN BA LA, nouveau projet de Cédrick-Isham Calvados

Cette quête d’âme, il la poursuit depuis longtemps. Qu’est-ce qu’être Guadeloupéen ? – Texte Nelly Bouveret, Photos Cédrick-Isham Calvados

Le photographe Cédrick-Isham Calvados a abordé la question comme le ferait un peintre, en créant  une palette de couleurs, de lumières, d’émotions qu’il a expérimentées dans un premier projet Facebook : « La Guadeloupe, mon visage ». C’était en 2013.

Moun An Ba La - Cédrick Isham-Calvados
© Cédrick Isham-Calvados

Quand on cherche l’âme, on trouve la beauté.

Il ne s’agit pas pour le photographe d’esthétisme, de beauté plastique des personnages, mais de la profondeur de l’intime, des secrets de l’apparence, de la substance de l’âme. « La Guadeloupe, mon visage » a été le premier déclic, celui qui a affirmé sa signature : Cédrick-Isham Calvados, écrit en lettres italiques, déliées, ouvertes, généreuses.

Cette première approche de l’identité guadeloupéenne, il allait l’approfondir.

« Depuis que ma conscience identitaire a germé, j’ai voulu montrer la diversité guadeloupéenne. Il y avait quelque chose de très patriotique : on appartient à la Guadeloupe. Plus intimement encore, c’est une façon de me réapproprier le sentiment, jusque-là négligé de ma part, d’être Guadeloupéen. »

Moun An Ba La - Cédrick Isham-Calvados
© Cédrick Isham-Calvados

Des portraits sensibles, généreux et profonds.

Il poursuit aujourd’hui cette démarche avec « Moun An Ba La » un recueil de témoignages et de photographies de Guadeloupéens vivant en Île-de-France. 

Cette enquête sur l’identité, Cédrick-Isham l’a réalisée, en 2019 et 2020. « Je cherchais la réponse à cette première interrogation : comment le sentiment d’être Guadeloupéen résiste-t-il à la question de l’intégration, du racisme, d’être reconnu comme différent ? », précise-t-il.

Moun An Ba La - Cédrick Isham-Calvados
© Cédrick Isham-Calvados

Sa démarche s’apparente à la fois à celle d’un reporter et à celle du photographe. Pour les portraits, il a choisi d’être au plus près du réel de chaque personne. « Je les ai photographiées à Paris, dans leur environnement, leur vie quotidienne. »

Pour les interviews, il s’est intéressé à la façon qu’a chacun de se sentir Guadeloupéen.

« Ils se sentent noirs avant tout et pas Français pleinement. Notre identité n’a pas encore pu accéder à un acte fondateur fort qui nous ait tous rassemblés comme par exemple s’emparer d’un territoire, d’une dimension qui nous élève… ».

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