Texte Willy Gassion – Photo Lou Denim
Longtemps, Yolau a dû cohabiter avec la timidité, c’est que le jeune homme est né de son père. Cela peut sembler une banalité de le dire mais l’humoriste a hérité de son paternel cet aspect de sa personnalité.
Et c’est peut-être aussi de lui, sans en être conscient, qu’est née sa vocation.
« Tout vient de mon père, c’est un timide. Il était prof de maths, il me disait que pour capter l’attention de ses élèves il les faisait rire, et ça fonctionnait, il a été mon prof de maths de la 6ème à la 3ème. »
Nou té ka fouté lablag
L’adolescence, cette période de la vie entre deux âges. L’enfance qui définitivement s’éloigne et les contours de l’adulte en devenir qui se dessinent. Affirmer qui on est, oser montrer ce qui en nous sommeille, et surtout goûter à la popularité.
« Au lycée, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, boum ! j’ai changé. J’étais avec mon meilleur ami François et nou té ka fouté lablag ; on était les stars du lycée, on se moquait des profs, j’impro-
visais en faisant rire les amis, cela s’est ressenti sur mes notes, an pa té bon menm, mon ami excellait, mais j’ai quand même obtenu mon Bac S. »
Ce n’est pas une vocation, du moins le croit-il, et puis le père veille.
« Je ne me voyais pas en faire un métier, mon père ne l’aurait pas permis, il voulait que j’entreprenne des études. »
Mais c’est bel et bien pendant son DUT de génie électrique industriel et informatique à Montpellier, qu’insidieusement, le destin de Yolau le rattrape. Le début des années 2010, l’avènement du buzz sur internet et de la popularité immédiate.
« Au bout de 5 mois, j’ai abandonné mes études, c’était l’essor des Youtubeurs, le format sketch sur internet, au lycée je voulais être au centre de l’attention et la vidéo permet ça. »
L’acteur que je veux être
Yolau se lance, part à l’assaut de ce nouveau média.
« J’ai fait une vidéo sur un braquage qui a obtenu 1500 j’aime sur Facebook, c’était énorme à l’époque, puis une deuxième. »
Mais c’est avec François que sa visibilité et sa popularité décollent.
« La vidéo Les Noirs Vs Les Blancs en soirée a récolté 33 000 vues, les gens m’abordaient dans la rue, c’était une forme de reconnaissance. »
L’humoriste a dompté sa timidité et s’est trouvé, « aujourd’hui c’est mon métier », mais il en est qu’au début de son chemin. La scène, le stand up, les vidéos aux milliers de vues ne lui suffisent pas, c’est « l’acting qui m’intéresse. »
Après un BTS audiovisuel, Yolau a fait les cours Florent et souhaite intégrer la prestigieuse Ecole de Michelle Danner à Los Angeles.
« Je ne suis pas qu’un humoriste, tout ce que je fais est en rapport avec l’acteur que je veux être plus tard, je suis prêt pour ce métier. »
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