Affiche film Parce que je t'aime - Marvin Yamb

Les histoires humaines de Marvin Yamb

« Parce que je t’aime », le quatrième court-métrage de Marvin Yamb, a remporté le Prix Révélation du festival Nouveaux Regards en Guadeloupe. Réalisation, poésie, peinture, l’artiste guyanais a un besoin irrépressible de s’exprimer.

Texte Willy Gassion

Votre court-métrage « Parce que je t’aime » a remporté le Prix Révélation au festival Nouveaux Regards en Guadeloupe…

Marvin Yamb : J’ai été surpris, d’un seul coup je me prends une décharge d’émotion. Je me dis : moi, Marvin, j’ai gagné un Prix en compétition avec d’autres courts-métrages que je trouve géniaux.

C’est de la fierté et du soulagement, on a tous des doutes, on s’interroge sur ce qu’on fait, je me remets en question pour faire mieux.

Des yeux extérieurs à mon univers approuvent mon travail et me signifient que je suis à ma place, que je suis peut-être sur la bonne voie, c’est très encourageant. Ce n’est pas toujours facile mais cela vaut le coup.

La façon dont se définit un artiste peut aider à comprendre son œuvre, comment vous définissez-vous ?

Je suis né d’une mère guyanaise et d’un père camerounais, je suis un Camerounais de Guyane avec des influences francophones, et je dis bien francophones. On est francophones mais on est nous.

Je pense en français et en créole mais ma réalité géopolitique est sud-américaine, amazonienne et guyanaise.

Je suis profondément guyanais, tout ce que je fais va dans ce sens. Dans mon imaginaire, je suis en Guyane et guyanais.

Dans mes films, je parle de sujets universels, je choisis les acteurs pour leur personnalité, je les pousse dans ce qu’ils ont d’instinctif. La Guyane ressort dans leur parler et leur attitude.

Pourquoi faites-vous du cinéma ?

Le cinéma regroupe tout ce que j’aime. J’aime l’humain, l’image, les histoires humaines, le cinéma est le point d’intersection de tous mes centres d’intérêt.

Raconter des histoires humaines et être sincère, au plus proche du vécu, retranscrire ce que je perçois comme étant une vérité possible, voilà ce que me permet le cinéma.

Dans « Parce que je t’aime », il est question de violences conjugales, on connait tous des gens qui sont passés par là, je me demande comment on arrive à lever la main sur quelqu’un qu’on dit aimer.

Ça revient à se questionner sur le sens même du mot amour, du rapport homme-femme, de la place de la femme dans la société.

Vous êtes aussi poète et peintre, que dites-vous dans le cinéma que vous ne dites pas dans votre poésie par exemple ?

J’utilise ces moyens d’expression pour poser un point de vue subjectif et libre, il vaut ce qu’il vaut. Je m’exprime, point.

Le cinéma, la poésie et la peinture se sont imposés à moi, j’en ai besoin. Respirer, manger, dormir et survivre, je ne peux pas me contenter de ça, ce serait la naissance de frustration.

J’imagine que si je suis sous le coup d’une dictature, il me restera mon imaginaire pour créer. Donc, si on peut créer, créons !

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