L'artiste muraliste Zé Ben - Martinique

L’artiste Zé Ben : « Tout m’inspire »

Zé Ben est un artiste qui se dit « muraliste ». Son art, qu’on associerait à du street art, vient d’un goût pour la customisation, mais pas que…

Texte Yva Gelin – Photo Pierre de Champs

Fresque panda - Zé Ben

« A gauche, au niveau du panda cosmonaute ». C’est avec cette indication que nous nous sommes rendus à l’atelier de Zé Ben en ce mois d’avril.

Certains artistes peinent à être rangés dans des cases. Peintre ? Sculpteur ? Graffeur ? Zé Ben est tous ces artistes à la fois.

Autodidacte, la voie artistique s’est développée avec paresse devant lui. Elle a pris son temps. Mais lui, instinctivement l’a certainement suivi. Finalement, s’il fallait ranger Zé Ben quelque part, puisque nous aimons les boites, ce serait celle-ci : un instinctif.

Cosmonaute créé par Zé Ben - Martinique

Le goût du défi

Arrivé il y a sept ans en Martinique avec les traditionnels 23 kilos de bagages et 1 500 euros en poche, être artiste n’a pas tout de suite été une évidence pour ce personnage qui a commencé à travailler à la manutention de chantiers navals.

« Pendant 20 ans, j’ai exercé pour les autres. Depuis trois ans, je me suis fait une place dans le domaine qui me correspond. Ce n’est pas toujours évident, mais ça n’a pas de prix de faire ce qu’on aime. »

Zé Ben est aujourd’hui à l’origine de la création de pin’s pour l’association des Amazones, mais a également été sollicité par Kalash pour la cover de son titre « Tribune ». D’autre part, si vous passez par l’ancienne maternité de Redoute, c’est son œuvre qui s’imposera à vous, projet commandé par la CTM.

Plus loin, vers Etang Z’abricot, une autre fresque qu’il a réalisé sur le thème de la cohésion, sur une surface de 190m2. « Plus la surface est grande, plus je suis fier du résultat », explique- t-il.

Fresque Zé Ben - Martinique

Matière et couleur

« Tout m’inspire. Parfois je peux prendre ma télé en photo pour un détail qui me fait penser à quelque chose. »

Après une longue période de réalisation de portraits, en passant par une phase « félin », aujourd’hui, l’artiste s’exprime dans une période qu’il nomme « panda cosmonaute », « j’aime la force tranquille du panda ».

Entre peinture à l’huile, acrylique, bombe de peinture, gravure, sculpture ; ce que l’artiste a en préférence, c’est le marqueur, « pour la précision du trait ». Mais pourquoi s’arrêter là ? « J’ai également envie d’apprendre à travailler la résine ou encore la mosaïque ».

Actuellement en train de développer un partenariat avec une mairie dans le but de « coloriser » des écoles en échange de la mise à disposition d’un atelier, Zé Ben est avant tout un artiste d’extérieur, amoureux de la couleur avec, pour unique volonté, celle « d’interpeller les gens, de les faire sourire ».

Mais au fait, Zé Ben ça veut dire quoi ? « Je me suis inspiré du personnage Zé Pequeno dans le film brésilien La cité de Dieu », film retraçant l’histoire d’une favela mais aussi celle d’un jeune qui, après avoir connu la violence de la rue, finit par devenir photographe.

Devenir quelqu’un en partant de rien, ça vous parle aussi ?

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