Décembre 2019, un autre temps, au quai de la Darse en fin d’après-midi, un jeune homme dans une saintoise, à l’arrêt, la tête plongée dans son téléphone portable. La scène prête à sourire. Deux ans plus tard, Vladimir, qui entre-temps a connu les joies de la paternité nous raconte son parcours…
Texte et photos Cédrick-Isham Calvados

« Il y a des choses qui ne doivent pas disparaître car c’est là qu’est toute notre puissance »
Ces « choses-là » dont parle Vladimir sont inscrites dans les traditions et la transmission. Habitué à prendre soin des autres dans son travail, Vladimir est aussi dans cette dimension quand il s’agit de sa passion pour la mer.
Pêcher, c’est avant tout une occasion de prendre soin de sa famille, de son corps et de respecter ce que la mer peut offrir. C’est aussi une envie d’apprendre encore, de rendre hommage aux anciens. A ceux qui aiment transmettre ce qu’ils savent.
Il y a eu feu M. Paulion, décédé l’année dernière et aujourd’hui il y a Pierre, dit Toto, qui comme un père bienveillant, drapé dans la pudeur, lui transmet l’esprit de la pêche et lui a légué « une place » ; cabane de pêcheur, signe d’une reconnaissance ultime dans l’univers très codifié des pêcheurs. N’est-elle pas là, la puissance ?

Le profil du bonhomme a de quoi interpeller.
Infirmier, diplômé d’état depuis 7 ans, il a tout d’abord fait le choix de rentrer au « Péyi » alors qu’il aurait pu se construire une carrière dans l’Hexagone. Au-delà du choix, une évidence.
Ce qui l’est moins, en revanche, c’est cette passion qu’il voue à la mer depuis son adolescence et cette irrépressible envie « d’être avec elle».
Quand nous avons commencé à échanger, il nous avait fait part de son histoire extraordinaire avec ce voilier qu’il possédait et qui avait échoué au Vénézuela, de ses galères personnelles, de ce temps court, où il avait failli se retrouver sans logement, dans la rue et de cette main tendue par celle qui a porté ses enfants…
Pòté swen évè péché, sé kiltivé santé a’w é ta tout laliwondaj a’w.

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