Mike Fédée

Pour Mike Fédée, « Kay manman sé sèl koté… »

C’est depuis Paris, où il réside, que le comédien martiniquais Mike Fédée, auréolé de son prix du Meilleur acteur au festival Brasil Mercurio du court métrage pour le film « Une évasion », nous a parlé de son « rapport intime à la Martinique et aux trois territoires » en général. – Texte Willy Gassion, Photo Cédrick-Isham Calvados 

La Martinique, la Guadeloupe et la Guyane 

« La Martinique c’est chez moi. Vous savez ce qu’on dit : kaye manman sé sèl koté… J’y retourne une à deux fois par an, cependant j’entretiens un rapport intime aux trois territoires. Ma marraine vit en Guadeloupe et c’est aussi en Guadeloupe que mes parents se sont rencontrés. J’ai aussi un vrai attachement à la Guyane où mes parents, professeurs d’EPS à l’université des Antilles, organisaient régulièrement des raids. » 

« Mon corps sait reconnaître quand il est en Martinique, c’est le moment où il se met naturellement en off, il décompresse. »

Le Vauclin, ma maison 

« Mon corps sait reconnaître quand il est en Martinique, c’est le moment où il se met naturellement en off, il décompresse. Quand j’arrive au Vauclin, je suis à la maison, loin du bruit et loin de tout. J’ai besoin de quelques jours pour me poser et ce n’est qu’après que je fais le tour des copains, j’ai besoin de ce moment de relâchement que me procure le pays. » 

Pays au goût sucré 

« Je ne peux pas dissocier la Martinique de la nourriture, en particulier de celle qui vient de la mer : le lambi, le chatrou… mais il y a aussi le gratin de christophines, celui que faisait ma grand-mère. J’essaie de le refaire pour retrouver les saveurs que j’ai aimées, il n’y a qu’en Martinique que j’arrive à vraiment l’apprécier. La Martinique, c’est aussi les jus de corossol et de cerise-pays du jardin, c’est un pays au goût sucré, très sucré. » 

« A Paris, j’écoute des artistes qui me permettent d’être chez moi en n’y étant plus : Jann Beaudry, Stevy Mahy, Erik Pedurand… »

Le visage de Jenny Alpha 

« Si la Martinique devait avoir un visage, ce serait celui de Jenny Alpha, je l’ai vue une fois sur scène dans l’adaptation de la Cerisaie de Tchekhov par Jean-René Lemoine et j’ai été marqué par son jeu, le plaisir qu’elle a à jouer, presque un plaisir d’enfant pour une femme aussi âgée. J’aimerais être comme elle au même âge, être sur scène sur mes deux pieds. La voir m’a donné de l’espoir. » 

Le ressac, Jann, Stevy et Erik… 

« Il y a d’abord le bruit des vagues, le ressac, c’est ce que je pourrais emporter quand je retourne à Paris, il y a aussi la musique que j’entendais à la maison : tous les styles de musique, Cesaria Évora et du kompa. A Paris, j’écoute des artistes qui me permettent d’être chez moi en n’y étant plus : Jann Beaudry, Stevy Mahy, Erik Pedurand… tous ces jeunes artistes qui montrent notre patrimoine et en font quelque chose de moderne tout en gardant notre identité. » 

« La Martinique, c’est aussi les jus de corossol et de cerise-pays du jardin, c’est un pays au goût sucré, très sucré. » 

Mon Macabou 

« La Martinique, c’est d’abord mon Macabou que j’adore. Je suis aussi attaché au François où j’ai fait ma scolarité. J’aime Saint-Joseph parce que c’est la ville d’accueil de mon père qui est originaire de Sainte-Lucie. De Saint-Joseph, on peut aller à Cœur Bouliki, c’est une Martinique plus verte et plus nature. J’ai beaucoup fréquenté les Ilets du François en famille ou avec les étudiants de mon père. La Martinique, c’est évidemment le Tour des yoles rondes, un spectacle sur l’eau de toute beauté ! » 

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