Jean-Philippe Fanfant

Since 1966, premier album de jazz caribéen de Jean-Philippe Fanfant

Jean-Philippe Fanfant présente “Since 1966” son premier album de jazz caribéen aux influences multiples. -Texte Willy Gassion, Photo Christophe Tardy

Jean-Philippe Fanfant connaît tous les bonheurs : celui d’être chez lui en Guadeloupe et celui aussi de présenter “Since 1966”, son album dont il dit que c’est son « bébé ». Le présenter au public comme il le ferait d’un nouveau-né, après tout le public, c’est un peu la famille d’un artiste.

Jean-Philippe Fanfant appartient à une lignée de musiciens même s’il précise que « tous les Fanfant ne sont pas musiciens ». Mais tout de même, son grand-père paternel, son père, sa mère, ses oncles et son frère… tous musiciens et/ou chanteurs. « J’ai baigné là-dedans, mon père était batteur et ma mère chanteuse au sein du groupe Fair-Nicks-Stars qui a sorti trois albums, je les accompagnais quelquefois aux percussions. » 

Jean-Philippe Fanfant

Donner à la musique la place qu’elle mérite 

La vie a ses urgences, Jean-Philippe est inscrit en fac de droit et s’adonne à la musique en dilettante. C’est après avoir assisté au concert de Sixun qu’il donnera à la musique la place qu’elle mérite. « Au départ je faisais de la musique le week-end, puis un jour, j’ai assisté à un concert du groupe Sixun, et là Paco Sery, le batteur, ban mwen on kalot, c’est à partir de ce moment-là que j’ai décidé de travailler la batterie, j’ai arrêté la fac du jour au lendemain. »

Au sortir de l’armée, il réussit le casting qui lui donne le droit d’accompagner Angélique Kidjo sur les scènes parisiennes. Il est encore là quand elle signe un contrat américain et exige que ses musiciens français, dont fait partie Jean-Philippe, partent en tournée avec elle. « Avec Angélique j’ai fait le tour du monde. » Angélique Kidjo, mais aussi Sting et Touré Kunda, puis la variété française avec Julien Clerc, Bernard Lavilliers, Christophe Maé, Laurent Voulzy… jusqu’à La Nouvelle Star et à The Voice.

Le brassage culturel qu’il défend ne serait pas complet sans citer sa contribution à la musique caribéenne. Ralph Thamar, Tanya St Val, Patrick Saint Eloi avec qui il est souvent parti en tournée, Sakiyo, Joëlle Ursull, Kassav, Mario Canonge, Edith Lefel… 

« C’est un album de jazz caribéen mais pas que, on y retrouve toutes mes influences, chaque titre est un voyage. »

Jean-Philippe Fanfant

Since 1966, plus d’un demi-siècle de musique 

Since 1966, c’est lui. Entièrement. Depuis sa naissance. Plus d’un demi-siècle de musique, de voyage, de partage, de rencontre et d’amour. « Il faut avoir des choses à dire, avant je n’étais pas prêt, c’est un album de jazz caribéen mais pas que, on y retrouve toutes mes influences, chaque titre est un voyage. » Des musiciens qu’il aime et à qui il a laissé la liberté de ressentir la musique. « Sur le titre Kanari Conakry, Max Mona a posé sa flûte des mornes et Olyza Zamati est venue avec son âme. » 

Ce jour-là, jour de notre rencontre, l’artiste n’avait qu’un regret, celui de n’avoir pas encore dégusté un court bouillon de poissons. « Pa enkyété’w i ké rivé, ce matin, j’ai marché sur la plage, j’ai assisté au réveil de la Guadeloupe, je me sens privilégié, je respire le pays. »

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