Geordy Zodidat Alexis

Geordy Zodidat Alexis, artiste tellurique

Au cœur de son travail, il y a la performance, la peinture et le dessin, et l’installation. Il y a la terre aussi. Rencontre avec Geordy Zodidat Alexis. Texte Willy Gassion, Photo Lou Denim

Ce n’était pas écrit, pas une évidence du genre « c’est ainsi et pas autrement ». Ce n’était pas non plus inscrit dans ses gènes, un héritage familial encombrant contre lequel on ne peut pas lutter. Rien de tout cela, Geordy Zodidat Alexis n’est pas né artiste comme on peut naître avec une particularité physique. Jour après jour, sans même peut-être qu’il s’en aperçoive, ses pas l’ont mené à lui-même. Arrivé à bon port. « Les choses viennent avec l’expérience de ce qu’on vit chaque jour. »

Geordy Zodidat Alexis

Cheminement et construction

Eprouver les jours, apprendre à se connaitre, se construire. D’abord le lycée, un bac scientifique option physique chimie que l’on croit bien éloigné de l’art. Puis une année en science de la matière à Fouillole et l’École supérieure des Travaux publics à Paris qu’il quitte au bout de deux mois pour une prépa artistique aux concours d’entrée aux Beaux-Arts.

« J’ai été accepté aux Beaux-Arts de Montpellier, j’ai obtenu mon diplôme avec les félicitations du jury. Avec le recul, je me rends compte que la science a une part importante dans mon travail artistique, toutes ces années de science sont inscrites dans mon parcours artistique, tout vient par cheminement et construction, le lycée, l’école des travaux publics étaient un passage obligé qui m’a amené vers l’art. »

Face à la matière 

Avant l’œuvre, il y a la matière. La matière indispensable. Observer la matière, la toucher, c’est aussi elle qui fait l’artiste. C’est à Opasika dans l’Ontario, lors de sa résidence d’artiste, loin de tout, dans la solitude choisie de ce coin presque inhabité que Geordy Zodidat Alexis a rencontré SA matière en même temps qu’il s’est trouvé.

« J’étais le seul résident dans cet espace de plus de 390 m2, être seul avec rien autour pendant deux mois et demi, c’était précisément ce qu’il me fallait, j’avais besoin de me retrouver seul face à moi-même, face à la matière pour savoir ce qu’elle avait à me dire. »

Et c’est avec la fibre que le dialogue s’est instauré.

« J’ai un lien fort avec le bois, le carton, le tissu qui ont en commun la fibre, ces matériaux qui sont proches de la terre m’intéressent, ce sont les matériaux les plus justes pour mon expression. Je suis indéniablement lié à la terre. »

Geordy Zodidat Alexis

Ateliers pratique performance

Arrivé en Guadeloupe deux mois avant le confinement, l’artiste de 34 ans se concentre sur sa création et la mise en place de ses ateliers pratique et performance. Auparavant il a travaillé en France, dans les musées, en tant que médiateur d’exposition.

« Par la performance, j’amène les gens à se dépasser par la prise de parole en public, le développement de la confiance en soi, le rapport à l’autre. Un acte performatif peut partir de quelque chose de complètement banal, ça devient une performance quand on a pris la décision que ce qu’on est en train d’effectuer a une importance forte et qu’on y inscrit un discours derrière. »

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