Les périodes de vacances sont l’occasion de se réapproprier le jeu et le jouet traditionnels. Explications avec Jean-Paul Quiko, fondateur de GwaJéka, association de jeux et jouets traditionnels. – Texte Willy Gassion, Photo Lou Denim

Les jeunes générations s’intéressent-elles aux jeux traditionnels ?
Jean-Paul Quiko : Les jeunes s’adaptent à ce qui leur est proposé, quand les parents ont le souci de la transmission, quand il leur est permis de découvrir les jeux traditionnels on observe que les enfants n’ont aucune réticence à se les approprier. Notre mission au sein de l’association est de faire la promotion des jeux traditionnels auprès des enfants, des adultes, des aînés et des personnes en situation de handicap.

« La plupart du temps, le jouet ne s’achetait pas, on fabriquait soi-même son jouet à partir d’objets recyclés, on était déjà dans le développement durable. »
Quels sont les jeux et jouets traditionnels des vacances ?
Il y a en effet une distinction entre jeu et jouet. Le jouet, c’est l’objet : un kabwa, une toupie, une trottinette, ika ipaka… alors que le jeu fait intervenir l’interaction entre au moins deux personnes.

À chaque période correspond un type de jeu traditionnel. Les jeux des grandes vacances ne sont pas ceux de Noël ou de Pâques. Le cerf-volant, pichine, les jeux au bord des rivières comme le ricochet… sont traditionnellement pratiqués pendant les grandes vacances. Les courses en sac, le mât de cocagne étaient pratiqués lors des fêtes de communes, le jespòm s’utilisait dans les bois. Qu’on soit en ville ou à la campagne, les jeux pouvaient être nuancés.
Le jeu traditionnel se fabrique et fait appel à la créativité…
En effet, la plupart du temps, le jouet ne s’achetait pas, on fabriquait soi-même son jouet à partir d’objets recyclés, on était déjà dans le développement durable. Les filles fabriquaient leur poupée avec des chiffons, des graines qu’elles récupéraient ici et là.

Chaque création de jeu stimule certaines de nos ressources physiques, cognitives ou émotionnelles. Il fallait être précis, faire des mathématiques, de la géométrie, de la technologie pour fabriquer son jeu. Créer son jeu contribue à l’affirmation et la valorisation de soi, le respect des autres… des valeurs qui sont partagées pendant la création du jeu et le temps du jeu.
« Il fallait être précis, faire des mathématiques, de la géométrie, de la technologie pour fabriquer son jeu. »
Quels ateliers propose GwaJéka ?
GwaJéka propose aux différents publics de se retrouver à partir de leurs culture, tradition et patrimoine. Le but est de créer ou recréer du lien après la crise sanitaire que nous avons traversée. Le FestiJé Vakans Tradisyon permet aux enfants, aux adultes et aux aînés de participer à des ateliers de découverte et de fabrication de jeux et jouets et de prendre part à des parcours sportifs et moteurs. Nous avons aussi des séances de Jwétérapi, la thérapie par le jeu, pour soigner la population à partir de jeux traditionnels adaptés.
Plus d’informations : 0690 74 66 96 • @Gwajeka
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