Après avoir conquis l’Amérique avec la compagnie Alvin Ailey, Yannick Lebrun devient citoyen américain, cependant la Guyane esr encore et toujours dans son cœur. -Texte Willy Gassion
Il s’enquiert du temps comme s’il s’était agi d’une vieille connaissance. Un coup d’œil à la fenêtre, le ciel de Guadeloupe est immensément bleu, une jolie tache jaune l’égaye. « A New York, le temps s’améliore, même si aujourd’hui, il est un peu nuageux. », se réjouit Yannick Lebrun, nouvellement citoyen américain.

Toucher les étoiles
Que de chemin parcouru depuis son installation à New York pour devenir le danseur qu’il est aujourd’hui. Toucher les étoiles. Le visage et la silhouette de Yannick Lebrun s’affichent sur les panneaux des grands théâtres nationaux et internationaux, « c’est à la fois une reconnaissance, un honneur et une fierté. »
L’adolescent n’avait alors que 17 ans quand en 2004, il décide « de réaliser son rêve américain » en intégrant la Alvin Ailey American Dance Theater. « Je suis arrivé après le bac, c’est à New York que j’ai grandi, ici on peut voir le monde entier car le monde est concentré dans cette ville, il y a des gens de toutes les cultures, de toutes les origines, ça me rappelle un peu ma Guyane. »
« Sans la Guyane et l’éducation que j’ai reçue, je ne serais pas moi. »
Dans mon cœur, la Guyane
Le monde bout en lui, la Guyane à qui il doit tout, « sans la Guyane et l’éducation que j’ai reçue, je ne serais pas moi », la France et aujourd’hui les Etats-Unis d’Amérique. Yannick est le confluent de toutes les cultures et donc de tous les rêves et de toutes les ambitions. « Je me suis imprégné de la culture américaine, je suis, depuis novembre 2020, citoyen américain, New York est une ville qui inspire, tu vois des gens déterminés à réussir et foncer vers leurs rêves. Je garde mes racines guyanaises, je n’oublie jamais de dire d’où je viens. Dans ma danse, dans mon cœur, dans mon âme, il y a la Guyane. »

Se réinventer
Continuer à être soi, à exercer son métier et sa passion mais différemment puisque la pandémie l’y contraint. L’année 2020 a mis à l’arrêt toutes les activités artistiques et avec elles les représentations de la Compagnie Alvin Ailey. « On a dû se réinventer, préparer les ballets en ligne, les tournées nationales et internationales ont été annulées, on parle d’une réouverture possible des théâtres à l’hiver 2021. »
L’heure est venue pour Yannick de transmettre ce qu’il a reçu de Jeanine Vérin qui a créé et dirige l’école de danse ADACLAM à Cayenne où il a fait ses premiers pas. « La danse c’est la persévérance, il ne faut jamais se décourager et accepter qui on est, on a tous quelque chose à offrir. »
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