Faire du neuf… Digital Dread de Jean-Claude Naimro

Sorti en 1996, Digital Dread l’album de Jean-Claude Naimro est réédité sur les plateformes numériques. – Texte Willy Gassion, Photo KRB Photos

Son attachée de presse a prévenu : Jean-Claude est ponctuel. Le rendez-vous téléphonique est fixé à 20 heures. A peine deux sonneries et déjà il répond. « J’attendais votre appel, je viens de terminer ma séance de gainage. » Ce grand sportif (tennis, course à pied) qui porte beau pour ses 70 ans est en pleine promotion de l’album Digital Dread qui connaît une seconde vie grâce à sa réédition digitale. 

Un trésor oublié 

Les jolis hasards. Une cave à ranger, des vieilleries à trier et un trésor oublié sur lequel on tombe. « J’ai retrouvé dans ma cave, la bande sur laquelle se trouvait le titre Bel pawol pou en fanm, j’ai d’abord eu envie de le rafraîchir puis je me suis dit autant republier tout l’album sur les plateformes digitales. »

Cet album c’est Digital Dread dans lequel est inclus Bel pawol pou en fanm, le duo que Jean-Claude Naimro interprète avec Gilles Floro disparu en 1999. « Je voulais un artiste par titre, Gilles était un des artistes avec qui je voulais travailler, il était déjà sur la composition de ce qui allait devenir Bel pawol pou en fanm. » 

Jean-Claude Naimro

C’est un carton 

Dès sa première semaine de parution, Bel pawol pou en fanm, sur lequel Riddla intervient, a enregistré 41 000 vues. « C’est un carton, ceux qui n’ont pas connu Gilles Floro le découvrent aujourd’hui avec les codes musicaux qui sont les leurs et peut-être que grâce à cette sortie digitale, ils vont s’intéresser à l’ancienne version. »

« C’était un album avant-gardiste, je revendique de ne pas faire une musique commerciale. »

Même si la version d’origine n’est pas passée inaperçue lors de sa sortie physique en 1996, l’album dont elle est extraite n’a pas été un grand succès. « C’était un album avant-gardiste, je revendique de ne pas faire une musique commerciale. Kolé séré est peut-être une de mes rares compostions à entrer dans les codes de la radio. » 

Entre deux dates de la tournée des 40 ans de Kassav, le Pierrotin « je suis né à Saint-Pierre, j’ai hérité de la mazurka, j’aime bien ce rythme à trois temps », réfléchit à la suite. « Cet album n’est que la première marche d’un projet qui me tient à cœur, un concert avec toutes mes influences musicales : la tradition avec la mazurka mais aussi la salsa, un peu de reggae, le zouk, la world music. J’y inviterai des artistes dont le gagnant du concours de karaoké digital que j’ai organisé. » 

Entretien réalisé en juin 2021

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