Don Giovanni, par Carib'Opéra en Guadeloupe

Don Giovanni de Mozart sur la scène guadeloupéenne

Faire vivre l’art lyrique et partager la culture de l’opéra aux Antilles est le parti-pris de Carib’Opéra. Le samedi 4 décembre, le collectif présentait le célèbre Don Giovanni de Mozart à Pointe-à-pitre. Une première en Guadeloupe. – Texte Coralie Custos-Quatreville, Photos Ariane Maurisson  

Tout a eu lieu, le samedi 4 décembre dans la salle Paul Chonchon, à Pointe-à-Pitre où des centaines de spectateurs étaient réunis, impatients de découvrir la grande œuvre de Mozart. Il y a dans l’air ce parfum inédit, cette liesse des grands jours.

Il est 14h00 pétante, nous sommes en plein jour et l’orchestre débute ses premières notes légères. Les chanteurs ont investi, petit à petit, les recoins du gymnase transformé en véritable scène pour l’occasion. Le décor est sommaire.

Cette fois-ci, le parti-pris est l’art pour l’art dans tout ce qu’il a de plus réel. Ici, pour un opéra éphémère, tout repose sur les voix graves, tonitruantes, vibrantes. D’ailleurs, très vite l’atmosphère s’assombrit car un homme, Don Giovanni, violente Donna Anna, la fille du célèbre commandeur. Avertis par plusieurs cris, un duel débute entre le père et le criminel. Après plusieurs coups échangés, c’est le meurtre. La pièce débute sous l’œil et le geste du chef d’orchestre Gaspard Brecourt. L’opéra bascule.

Une ambition collective portée par et avec des Antillais 

En accord avec l’ambition du collectif, le projet mobilise une distribution quasi exclusivement antillaise, que ce soit pour les solistes Jean-Loup Pagésy, Léïla Brédent, Steeve Brudey Nelson, Marie-Claude Bottius, Josselin Michalon, le Jeune Chœur de Guadeloupe et certains des musiciens de l’orchestre.

Au total, ce sont 7 solistes, 24 choristes, 11 musiciens, et près de 20 passionnés (bénévoles, prestataires et techniciens) qui constituent en coulisse l’équipe du projet. Réaliser un Don Giovanni avec une mise en scène contemporaine et montrer qu’il est possible d’organiser un spectacle de qualité en s’appuyant sur des talents et des compétences sur place est à la philosophie portée par le collectif. 

Faire vivre l’opéra en Guadeloupe 

Avec un budget global de 290 000 €, l’association Carib’Opéra a dû mobiliser des fonds de partenaires publics et privés pour échafauder une représentation d’une telle ampleur. Grâce au succès de la Flûte Enchantée représentée en 2018, les porteurs du projet sont parvenus à convaincre le Ministère de la Culture, le Ministère des Outre-mer, la Direction des Affaires Culturelles et la Région Guadeloupe. Malgré le report dû à la crise sanitaire, les partenaires privés ont également joué le jeu et participé au succès de cet évènement culturel majeur. 

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