Photo et Texte – Karollyne Hubert
Le photographe Gaël Rapon, aussi directeur artistique et community manager, aime transformer les images en poésie. Originaire de la Martinique, l’artiste âgé de 41 ans utilise la photographie comme un art thérapeutique et la délicatesse de la fleur autant que muse. À Paris, entre les bois et les roses, notre journaliste, Karollyne, a pu le rencontrer.
En regardant son portfolio, on aurait dit que Gaël peint des tableaux. Les feuilles et les fleurs sont souvent présentes dans son travail, entre les lumières et les ombres qu’il met en exergue.
Je connaissais déjà son travail, à travers quelques couvertures, qu’il a pu réaliser autrefois pour les magazines C’Smart. Au moins sept fois, nous avons fait appel à son talent pour imager nos couvertures, et aussi, certains de nos articles.
Clémence Botino, Marielle Cafafa, Dani Bumba, Laïza Marie… ont été éternisées dans nos magazines grâce à ses clics. Un portrait dans nos magazines lui avait été dédié, à travers la plume de notre ancienne rédactrice en chef, Coralie Custos.


En ayant connaissance de son art, il était temps de faire connaissance avec sa personne. Sans aucune hésitation, Gaël accepte de participer aux projets audiovisuels et rédactionnels que je lui préparais.
« Ça tombe bien. J’ai un shooting dans mon studio cette semaine, je pense que tu vas aimer », me dit-il via un texto.

Il me donne rendez-vous dans son studio naturel, aux bois, à Fontainebleau. Sur le chemin, il m’invite chez lui pour un thé et me propose un petit bain au passé : à travers plusieurs albums de famille et quelques histoires de son enfance. Dans une chambre à côté, sa muse du jour, une amie proche, se prépare pour le shooting.
« Je suis né à Évry, dans le 94.
Quelques mois après, avec ma famille, nous sommes partis aux Antilles.
On faisait des allers-retours régulièrement entre Grigny, en Île-de-France et la Martinique.
J’en ai fait ma maternelle là-bas, en Martinique.
Je garde un très bon souvenir. Je me sens “banlieusard” avec mes petites habitudes d’ici.
Mais je me sens très Martiniquais dans l’âme aussi, grâce à la joie de vivre des gens de là-bas. » Gaël Rapon

Cette façon de parler sans filtre me titille la curiosité. Pour Gaël, tout cela est le fruit de son essence :
« J’aime la simplicité des choses, la beauté est souvent brute ».
Gaël Rapon
L’art du vert
En arrivant aux bois, ce n’est pas que du vert que l’on retrouve. Le rouge et l’orange sont aussi au rendez-vous. Les feuilles, rappelant l’automne, faisaient des clins d’œil à la chevelure du modèle – un roux bien vif – et, aussi, à ses habits. Et cela n’était pas le fruit du hasard, Gaël avait déjà tout prévu. Ce jour-là, il faisait beau, il faisait bon. Les clics de l’obturateur de son appareil photo s’entremêlaient avec le chant des oiseaux. Il ne s’arrêtait pas, il ne fallait rien rater de cet instant si précieux.



« J’aime beaucoup la forêt de Fontainebleau.
C’est un haut lieu vibratoire.
On est immergé dans un océan vert.
Et le vert, c’est ce que l’on recherche, nous, les êtres humains, depuis la nuit des temps.
On se déplace, on migre par rapport à tout ce qui est vert, tout ce qui est vigoureux. » Gaël Rapon

C’est durant ce voyage dans la nature qu’il m’explique comment sa sensibilité artistique l’a influencé dans sa recherche spirituelle et identitaire.


Les fleurs du bien
Après cette belle rencontre dans les bois, Gaël m’invite dans son deuxième local de travail : chez un fleuriste. Située au 12ᵉ arrondissement de Paris, la boutique reçoit régulièrement le photographe pour donner à voir, sur les réseaux sociaux, leurs plus beaux bouquets.
Moi-même, je n’ai pas échappé à son objectif et à ses fleurs. Je me suis retrouvée très vite avec un bouquet sur les bras et un sourire sur les lèvres. Grâce à son talent de photographe artistique et sa facilité à l’écriture, il devient le photographe et community manager de ce charmant fleuriste.



« J’aime bien jouer avec les fleurs et apprendre les différentes choses qui déclinent d’une fleur.
C’est-à-dire, sa valeur symbolique.
Cela peut être son origine, mais ça veut aussi dire, ce qu’elle représente pour un être humain.
Tant dans sa spiritualité que dans sa poésie. » Gaël Rapon
Retrouvez le reportage La photographie vue par Gaël Rapon sur YouTube et sur les réseaux sociaux @csmartmag
Gaël Rapon sur IG @gaelrapon