France Zobda - actrice et réalisatrice

France Zobda, pasionaria des acteurs ultramarins

« Meurtres à Marie-Galante » n’est pas qu’une œuvre de fiction audiovisuelle. C’est aussi « le combat » de France Zobda pour plus de visibilité de nos territoires et de nos talents.

Texte Willy Gassion

« Ça frétille, mais ce n’est pas suffisant », c’est le constat, en demi-teinte, que fait France Zobda de la visibilité des acteurs ultramarins dans l’audiovisuel français.

Son cheval de bataille depuis qu’elle s’est lancée dans la production pour que « toutes les strates de la société soient représentées dans le service public ».

Focus sur Marie-Galante

Après la Martinique et la Guyane, c’est à Marie-Galante, une des Îles de Guadeloupe, que France Zobda a décidé d’embarquer ses acteurs. Marie-Galante, délaissée par les productions audiovisuelles, mais la Grande galette qui pourtant ne manque pas d’attrait. Un personnage à part entière.

« On ne parle jamais des Îles de Guadeloupe, Marie-Galante est un endroit qui en a besoin, c’est une terre de culture, authentique, préservée. Je tenais à faire un focus sur cette île. Je me suis engagée à faire connaître nos Outre-mer et à les montrer dans ce qu’ils ont de vrai, même à travers une fiction. »

« Montrer les Outre-mer » et montrer aussi les visages qui font nos pays. Nos talents. Ceux de l’île aux cent moulins, et les autres, venus du continent voisin, de la Martinique, de la Guyane et même de la lointaine Hexagone.

Firmine Richard, Pascal Légitimus, Meryl Rakoto, Anne Caillon — actrice phare de la série Demain nous appartient — et Youri Lauriette (Yolau) qui tient là son premier rôle à la télévision.

« Le tournage va durer vingt et un jours, Marc Barrat est à la réalisation, je fais aussi partie du casting, j’ai le rôle d’une femme propriétaire d’une distillerie. »

C’est à nous de faire

France Zobda aurait pu se contenter de faire l’actrice, continuer à prendre la lumière, tourner pour le grand et le petit écran, mais elle était bien seule. L’exception qu’elle refusait d’être.

« Pourquoi ne sommes-nous pas représentés ? » Où sont ceux comme elle, qui lui ressemblent, pareillement talentueux.

« Je me suis sentie investie d’une mission, c’est à nous de faire, de parler de nous, on doit se prendre en charge, provoquer les choses, être en amont des projets parce que les décideurs ne viendront pas nous chercher. Je suis devenue productrice pour construire, planter, semer et on va y arriver. Aller à la conquête de l’audiovisuel c’est un combat de tous les jours. »

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