Tanya St Val, artiste antillaise majeure, continue sa mue

L’artiste défriche, explore et expérimente de nouveaux horizons. Tanya St Val reste fidèle au répertoire qui l’a fait connaître mais l’enrichit de ses nouvelles envies musicales. – Texte Willy Gassion

Une coiffeuse et une maquilleuse s’affairent autour d’elle. Son styliste est là aussi, le regard du créateur. L’attachée de presse veille, discrète, vigie bienveillante, un œil sur tout. Sous son maquillage de lumière, drapée dans ses belles étoffes, l’artiste apparaît. Tanya St Val, à la fois la même et une autre. « Je fais la musique qui est en moi, la priorité est de donner du plaisir aux gens. »

« Sur scène et dans le privé, je suis la même personne, artiste d’un côté, et mère, fille, sœur, amie de l’autre, c’est la même peau qui habille les deux Tanya. »

« C’est la même peau »

Dans ses choix artistiques et dans toutes les composantes de son identité, Tanya St Val est plurielle. Chanteuse quand il le faut, personne privée le reste du temps mais toujours elle, entière et authentique dans ses valeurs et son humanité. « Sur scène et dans le privé, je suis la même personne, artiste d’un côté, et mère, fille, sœur, amie de l’autre, c’est la même peau qui habille les deux Tanya. »

Que reste-t-il d’un artiste du spectacle vivant quand précisément le spectacle n’est plus ? Le confinement, à elle comme à d’autres artistes, a imposé le silence, fermé les micros et éteint les projecteurs. La cheffe d’entreprise -elle a quitté les Majors du disque pour produire ses albums- a traversé ce désert avec inquiétude. « Cela a été un moment très difficile pour les artistes, on a dû s’adapter à la situation, j’ai un peu travaillé, quand cela a été possible et c’était à chaque fois un vrai bonheur, une bouffée d’oxygène. On s’est tous retrouvés démunis, il y a encore de l’inquiétude pour le pays, pour les gens, pour l’avenir. » Durant cette période, St Val et Saint Val n’ont fait qu’une. Comme toujours. L’artiste s’est adonnée à son art et la femme s’est occupée d’elle et des siens. « J’ai continué à créer, c’était aussi un moment d’introspection, de repos, de contact avec la nature, on avait le temps pour se recentrer sur l’essentiel. » 

« Une des voix du pays »

Après avoir chanté avec Johnny Hallyday, fait l’Olympia et le Zénith, parcouru une partie du monde « j’ai rencontré des artistes de tous horizons », fait du théâtre, une comédie musicale, on pourrait penser Tanya repue mais elle a encore « des histoires à raconter, des fusions musicales à explorer, des tas de choses à accomplir », et parmi elles, entre autres projets, un album acoustique avec Thierry Fanfant. « C’est un album avec notamment une contrebasse, il sera différent de tout ce que j’ai déjà fait, j’ai l’âge de me faire plaisir. » 

Pour l’heure, c’est sur un titre inédit qu’on retrouve Tanya, Tu ne m’aimes plus, une chanson écrite et composée par Carmona et Ovize qui figure sur l’album collectif Jazz Islands dont Erick Siar est à l’initiative. « Erick a tenu à ce que cette chanson ne soit pas trop interprétée, qu’elle soit susurrée, il me voulait sans envolée, à fleur de peau. »

De sa voix dont d’aucuns s’accordent à dire qu’elle est grande, l’interprète de La Guadeloupéenne s’en défend : « moi, une grande voix ? non, je ne pense pas, je ne suis pas au-dessus des autres, j’ai une signature, je suis juste une des voix du pays. »

« Moi, une grande voix ? non, je ne pense pas, je ne suis pas au-dessus des autres, j’ai une signature, je suis juste une des voix du pays. »

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